Camp de base de l’Everest, majestueux jardin d’acclimatation
Partis de Paris le 5 avril pour tenter de gravir son « double Everest », Maxime Sorel le navigateur qui a déjà bouclé le Vendée Globe dit l’« Everest des mers », et son équipe viennent d’arriver au camp de base de l’Everest. Après un long trek de 8 jours dans les montagnes enchantées de l’Himalaya, les aventuriers devront désormais mener une longue phase d’acclimatation avant de pouvoir espérer toucher le toit du monde (8 848 m) en mai.
Le trek vers le camp de base de l’Everest est le Graal des amateurs de trekking qui pendant quelques jours s’enfoncent au cœur des plus belles montagnes terrestres et offre un incroyable panorama sur le toit du monde. « Ce trek était une vraie partie de plaisir ! » s’enthousiasme le parrain national de l’association Vaincre la Mucoviscidose. « Nous sommes 5, Guillaume notre chef d’expédition, Julien le vidéaste, Jérémy mon frère et team manager du projet IMOCA V and B - Monbana - Mayenne, sa femme Perrine, et moi. À l’image d’une course en équipage, on apprend à tous se connaître. Avec Guillaume et Julien, nous allons gravir l’Everest ensemble, on fait désormais équipe à 3 ! Pendant ce trek, l’ambiance était magique, cool et studieuse à la fois, on a pris notre temps... Prendre le temps est important pour que nos corps s’habituent progressivement à l’altitude. Le royaume de l'hypoxie en montagne a ses propres règles et nous apprenons à les respecter. Ce temps nous a aussi donné la chance de rencontrer beaucoup de Népalais, visiblement ravis de nous accueillir. Ce sont des gens heureux, pour qui rien ne semble impossible ! » raconte le skipper Cancalais qui découvrait également les terres sacrées Népalaises.
“Soudain, dans une pente plus raide que les autres, une grappe de petites tâches orangées fleurissent dans le gris uniforme de l'immense moraine latérale. Le camp de base de l'Everest !” écrit Guillaume Vallot dans ses récits quotidiens.
« On l'a tellement fantasmé depuis des jours, s'enthousiasme le navigateur. Il est là, au pied de sa cascade de glace, aussi improbable que nécessaire. Pour les trois grimpeurs c’est ici le point de départ, celui de l'ascension de l'Everest ! »
Maxime et ses compagnons d’expédition ont en effet désormais pris leurs quartiers dans un des camps, situé à 5 350 mètres d'altitude, au pied du glacier du Khumbu.
« Bon maintenant au camp de base on sent bien que ce n’est plus la même ! On rentre dans le vif du sujet ! Je découvre, j’ai hâte, je suis impressionné… Il y a plusieurs tentes dans ce qui ressemble à un paysage de caillasses, enclavé dans les montagnes. Nous sommes au raz de la cascade de glace, c’est un peu flippant, on sent bien qu’elle vit. Elle pousse la montagne… On entend régulièrement des bruits sourds, la glace qui tombe, c’est très impressionnant. Comme nous sommes proches du soleil, il peut faire chaud, mais dès qu’il se met à neiger, nous tombons à -7°C. La totalité du camp est assez grande, nous ne sommes pas les uns sur les autres. Les tentes sont confortables, contrairement à mon dragon des Océans on peut même être debout et il y a du chauffage ! En tout cas comme en mer, il y a une vraie gestion des vêtements et de tout le matériel ! Pour le reste, ce sont deux mondes extrêmement différents. »
Le début des rotations d’acclimatations
L’Everest ne se gravit pas en un jour ! Le plus important est de préparer les corps à la haute altitude. Pour cela Maxime, Julien et Guillaume enchaineront une succession d’ascensions et de redescentes…
« Cette semaine nous allons rentrer dans le cœur de notre aventure. Passage obligatoire avant tout départ d’expédition, lundi nous allons assister à une cérémonie religieuse népalaise dont le but est d’implorer les dieux et déesses de la montagne avec un Lama et nos Sherpas. C’est un rite d’adoration à la déesse Sagarmatha qui nous protègera pendant notre expédition. Je suis sûr que ce sera un très beau moment, intense… J’ai hâte de partager ce moment avec nos amis Sherpas.
Dès mardi, nous allons partir quelques jours pour gravir le mont Lobuche dont le sommet culmine à 6 618 mètres, et donc éviter dans un premier temps de nous aventurer sur la cascade de glace. Ensuite nous reviendrons nous reposer au camp de base avant de tenter de passer la fameuse et dangereuse cascade de glace vers le camp 1 (5 943m), puis redescendre au camp de base. Nous enchaînerons pour une seconde ascension avec l’ambition de dormir 4 nuits au camp 2 (6 400m) et tenter de regagner le camp 3 (7 962m). Nous redescendrons au camp de base pour bien reposer nos corps et même si c’est par pure sécurité nous referons une dernière acclimatation pour dormir au camp 3 une dernière fois. Enfin seulement, nous pourrons envisager de nous mettre en standby d’une fenêtre météo nécessaire pour gravir l’Everest dans son intégralité. Aujourd’hui quand je parle, je suis essoufflé. Il faut que je respire différemment et que je gère mon rythme cardiaque et mon taux d’oxygène. Quand nous serons capables de respirer au camp de base comme au niveau zéro de la mer, nous pourrons enfin nous attaquer à l’Everest ! Il se mérite… »
Vendée Globe Vs Everest
40 075 km pour boucler le Vendée Globe contre 14,5 pour atteindre le sommet depuis le camp de base de l'Everest
84 marins ont terminé le Vendée Globe ce jour contre 6338 personnes qui ont atteint le sommet de l'Everest
0 aventurier à avoir bouclé le Vendée Globe et à avoir gravi l'Everest
© Guillaume Vallot - Jérémy Sorel - Ubac Média