En route pour Katmandou !
Maxime Sorel, skipper du voilier V and B – Monbana – Mayenne, et Guillaume Vallot, alpiniste – journaliste, sont actuellement en vol pour le Népal. Dès leur arrivée, ils débuteront un trek afin d’aller sur le premier camp de base de l’ascension de l’Everest. Ils se mettront, après un mois d’acclimatation, en stand-by pour tenter de toucher le toit du monde. Avec Guillaume, Maxime s’est fortement entraîné ces derniers mois et est prêt pour tenter son « double Everest ». Interview…
Maxime, dans quel état d’esprit es-tu à quelques heures du grand départ ?
Il y a de l’envie, du trac, de la peur, de l’émotion… C’est un peu un cocktail de tout ça. Ce défi est né dans ma tête en 2017. Cela fait longtemps que j’y pense. Je suis hyper focus et concentré comme avant le départ du Vendée Globe. Ces derniers jours, j’ai passé beaucoup de temps à préparer mes affaires… cela m’a permis de me projeter et de me préparer mentalement à ce grand départ. C’est un moment très important, car je suis limité en volume et en poids. Il faut donc être très méticuleux et ne rien oublier.
Que vas-tu chercher dans cette expédition ?
C’est avant tout un défi sportif personnel, même si j’emmène avec moi les partenaires et à travers eux toute la communauté V and B – Monbana - Mayenne. Ma volonté première est de me dépasser et de vivre une aventure hors normes ! J’imagine retrouver des émotions similaires à ma première traversée de l’Atlantique en mode découverte des éléments et « grands frissons ». Je vais découvrir un nouveau monde, des sensations nouvelles et certainement avoir des réactions que je ne connais pas encore. J’y vais aussi pour me mettre dans la même situation que les patients atteints de la mucoviscidose qui manquent d’oxygène, même si j’ai conscience que la maladie est bien plus complexe. Mon ambition est de hisser le drapeau de Vaincre la mucoviscidose sur le toit du monde pour démontrer que l’on peut, avec beaucoup de volonté, aller au bout de ses rêves.
Tu te sens prêt sportivement ?
Oui. Je me suis vraiment beaucoup entraîné. Les derniers mois ont été dingues ! Je ne suis pas un alpiniste, je suis donc parti de zéro et suis aujourd’hui prêt techniquement et sportivement pour grimper sur le plus haut sommet du monde. Je me suis entraîné dans le centre 321 Perform pour apprendre à mieux connaître mon corps et me préparer physiquement et mentalement. Je vois bien que j’ai vachement progressé lors des derniers entraînements en montagne. J’ai gagné en aisance dans les difficultés et mes gestes commencent à être mécaniques, notamment quand on est suspendu dans le vide sur une corde qui fait le tour d’une pierre en point de fixation ! Chaque entraînement a été l’occasion de prendre de l’assurance, de valider mon matériel, de travailler sur la sécurité et de faire corps avec la montagne. Ces dernières semaines, nous sommes montés très haut en altitude avec 4 sommets à plus de 4000 mètres, dont un à 4600. Nous avons dormi dans un refuge non gardé à plus de 4 500 mètres au Mont Rose en Italie. C’est une expérience fantastique ! Un très bon dernier entraînement avant d’enfin rejoindre les sommets de l’Himalaya. Aujourd’hui je me sens prêt pour y aller et prendre un maximum de plaisir !
Que va-t-il se passer ces prochaines semaines, avant de pouvoir atteindre l’Everest ?
Nous avons tout un parcours avant de pouvoir tenter l’ascension. Nous serons à Katmandou demain et dès le 8 avril, nous allons débuter un long trek de 6 à 7 jours pour rejoindre le camp de base de l’Everest. J’ai hâte d’être dans cette phase, car l’idée est d’aller de village en village afin de rencontrer les Népalais, vivre avec la population, aller dans des écoles… Cela sera ma première fois en Asie et ce trek marque vraiment le début de cette grande aventure. Une fois arrivés au camp de base, nous allons y rester 2 à 3 jours afin de commencer notre acclimatation. Dans la foulée, nous projetons de gravir le Lobuche, montagne de 6100 mètres, et de dormir non loin du sommet. On redescendra ensuite sur le camp de base afin de débuter une succession de montées et de descentes aux camps 1 puis 2 puis 3. L’objectif est de mettre nos corps en difficulté et en production de globules rouges tout en les reposant à chaque retour au camp de base voire même parfois plus bas si nous en avons besoin. Une fois que l’on aura dormi au camp 3 et que nous serons redescendus au camp de base, nous observerons la météo avec l’aide de notre météorologue pour débuter la tentative. Nous serons probablement aux alentours du 5 mai. Dès que toutes les conditions seront réunies, nous débuterons une première tentative… Cela peut se répéter plusieurs fois si nous estimons que l’ascension est trop risquée. Au total, il faudra compter environ 5 jours pour gravir l’Everest, puis 2 ou 3 jours pour rejoindre le camp de base.
L’aléa météo en montagne est au moins aussi important qu’en mer. Qui décidera si les conditions sont bonnes pour gravir l’Everest ?
À la différence de mes courses au large où nous sommes en autonomie du point de vue de la météo, nous aurons un routeur, un météorologue sur cette tentative. Il s’agit de Yan Giezendanner, le Christian Dumard ou Jean-Yves Bernot de la montagne ! C’est lui qui nous donnera un GO pour débuter l’ascension selon les conditions climatiques avec notamment une grande vigilance sur les vents et le fameux Jet-stream qui est souvent très violent. Par ailleurs, comme il n’y a qu’une voie à emprunter, il peut y avoir un peu de monde. L’objectif est de se décaler afin d’avoir le champ libre.
On sait que tu n’es pas un solitaire, et que tu sais t’entourer des meilleurs spécialistes. Qui t’accompagne dans cette ascension ?
Oui, je ne pars pas seul et je me suis entouré d’une équipe très expérimentée. Pour cette tentative, je serai accompagné de Guillaume Vallot, notre chef d’expédition avec qui je me suis beaucoup entraîné depuis plusieurs mois, de Julien Ferrandez un mediaman spécialiste de la haute montagne, d’un chef Sherpa, de trois Sherpas – grimpeurs et d’un logisticien notamment pour la préparation de l’alimentation.
Mais il y a aussi toute une équipe en France, où nous allons être suivis par des médecins qui ont préparé avec moi cette tentative depuis de longs mois, de notre météorologue évidemment, mais aussi de toute l’équipe communication et logistique qui me suit de très près. D’ailleurs, Jérémy, mon frère et team Manager du projet voile, va m’accompagner jusqu’au camp de base.
Comment vas-tu communiquer au fil de l’aventure ?
Comme à mon habitude, je vais essayer de faire vivre un maximum l’expédition avec des textes, des photos, des vidéos, mais cela dépendra des connexions ! Finalement en montagne je serai moins connecté qu’en mer ! Tout sera en ligne sur notre site et sur les réseaux sociaux. Il sera aussi possible de suivre la tentative via un système de géolocalisation qui nous permettra d’envoyer ponctuellement certains points de passage.
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Planning de l'expédition :
● 5 avril : départ de Paris pour Katmandou
● 8 avril : départ pour le trek vers le camp de base (6-7 jours)
● 15 avril - 5 mai : acclimatation avec ascension du Mont Lobuche puis succession de montées et de descentes aux camps 1, 2 et 3
● 5 mai : stand-by pour la tentative de l’Everest
● Durée 6-7 jours environ : 4 jours d'ascension, 2-3 jours de redescente
● 1er juin : fin du standby et retour à Paris
Comment suivre l’expédition ?
Des infos, photos et vidéos seront envoyées régulièrement (selon les connexions possibles). Une cartographie sera mise en ligne progressivement pour suivre l’évolution de l’expédition de Paris à l’Everest. Des points de géolocalisation y seront publiés périodiquement.
A suivre sur :
• Sur le site : https://www.teammaximesorel.com/suivez-maxime-sorel-ascension-everest
• Sur Instagram : https://www.instagram.com/maximesorel/
• Sur Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCAHy_w9RB0Ppf3MgYAUnhDA
• Sur Facebook : https://www.facebook.com/maximesorelvoile
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